De l'éternel Azur la sereine ironie Accable, belle indolemment comme les fleurs, Le poëte impuissant qui maudit son génie A travers un désert stérile de Douleurs.
Fuyant, les yeux fermés, je le sens qui regarde Avec l'intensité d'un remords atterrant, Mon âme vide. Où fuir ? Et quelle nuit hagarde Jeter, lambeaux, jeter sur ce mépris navrant ?
Brouillards, montez ! versez vos cendres monotones Avec de longs haillons de brume dans les cieux Que noiera le marais livide des automnes, Et bâtissez un grand plafond silencieux !
Et toi, sors des étangs léthéens et ramasse En t'en venant la vase et les pâles roseaux, Cher Ennui, pour boucher d'une main jamais lasse Les grands trous bleus que font méchamment les oiseaux.
Encor ! que sans répit les tristes cheminées Fument, et que de suie une errante prison Eteigne dans l'horreur de ses noires traînées Le soleil se mourant jaunâtre à l'horizon !
- Le Ciel est mort. - Vers toi, j'accours ! Donne, ô matière, L'oubli de l'Idéal cruel et du Péché A ce martyr qui vient partager la litière Où le bétail heureux des hommes est couché,
Car j'y veux, puisque enfin ma cervelle, vidée Comme le pot de fard gisant au pied d'un mur, N'a plus l'art d'attifer la sanglotante idée, Lugubrement bâiller vers un trépas obscur...
En vain ! l'Azur triomphe, et je l'entends qui chante Dans les cloches. Mon âme, il se fait voix pour plus Nous faire peur avec sa victoire méchante, Et du métal vivant sort en bleus angelus !
Il roule par la brume, ancien et traverse Ta native agonie ainsi qu'un glaive sûr ; Où fuir dans la révolte inutile et perverse ? Je suis hanté. L'Azur ! l'Azur ! l'Azur ! l'Azur !
Zarzamora: Merci, merci bien pour ce poème que je ne connaisais point. Oui, je veux aussi que l'Azur triomphe. C'est son pouvoir, celui de nous transporter dans le ciel et dans la beauté. Merci!!! Salu2 bleus.
20 comentarios:
Qué me vas a decir a mi, que soy adepta a este color.
Buenos días.
El azul es bonito, pero engaña porque el mar copia el color del cielo. Mi preferido el verde... es una pasada. Saludos.
Puede que sí. Saludos.
Sí que lo es.
Tecla:
quizás sea el color que más me guste, aunque no el que más utilice.
Salu2 azula2.
Mara:
está visto que para gustos... ¡los colores!
Es un color bonito, pero no tengo ninguna prenda de ese color.
Salu2 verdeantes.
Jfb:
¡fíjae si tienes colores para elegir!
:)
Salu2 elegi2.
Tracy:
es un color relajante.
Salu2 relaja2.
El azul me hace soñar....por algo mi color preferido es el rojo! ;)
Saludos marinos =))))
Liliana:
del azul al rojo hay un buen trecho, jajaja.
Salu2 rojiazues.
Exacto!!! Jiji
Búscate en mi entrada de hoy....=))))
Liliana.
jajaja
Qué pasa? No te encontraste?
Búscate, es un juego y ahí apareces!!!
😎
Liliana:
no me he encontrado. Por eso no he comentado. Para no meter la pata.
Ahora lo intento.
Salu2 acerta2.
Está muy fácil! Puse el nombre de mi entrada y de la tuya!!!
Anda, no seas tímido! Jijiji
😎
Liliana:
ahora voy.
Salu2.
Estoy de acuerdo.
Torcuato:
varias coincidencias ya.
¡viva el azul, como los pitufos!
Salu2 pituferos.
Hoy poema:
Stéphane MALLARME (1842-1898)
L'azur
De l'éternel Azur la sereine ironie
Accable, belle indolemment comme les fleurs,
Le poëte impuissant qui maudit son génie
A travers un désert stérile de Douleurs.
Fuyant, les yeux fermés, je le sens qui regarde
Avec l'intensité d'un remords atterrant,
Mon âme vide. Où fuir ? Et quelle nuit hagarde
Jeter, lambeaux, jeter sur ce mépris navrant ?
Brouillards, montez ! versez vos cendres monotones
Avec de longs haillons de brume dans les cieux
Que noiera le marais livide des automnes,
Et bâtissez un grand plafond silencieux !
Et toi, sors des étangs léthéens et ramasse
En t'en venant la vase et les pâles roseaux,
Cher Ennui, pour boucher d'une main jamais lasse
Les grands trous bleus que font méchamment les oiseaux.
Encor ! que sans répit les tristes cheminées
Fument, et que de suie une errante prison
Eteigne dans l'horreur de ses noires traînées
Le soleil se mourant jaunâtre à l'horizon !
- Le Ciel est mort. - Vers toi, j'accours ! Donne, ô matière,
L'oubli de l'Idéal cruel et du Péché
A ce martyr qui vient partager la litière
Où le bétail heureux des hommes est couché,
Car j'y veux, puisque enfin ma cervelle, vidée
Comme le pot de fard gisant au pied d'un mur,
N'a plus l'art d'attifer la sanglotante idée,
Lugubrement bâiller vers un trépas obscur...
En vain ! l'Azur triomphe, et je l'entends qui chante
Dans les cloches. Mon âme, il se fait voix pour plus
Nous faire peur avec sa victoire méchante,
Et du métal vivant sort en bleus angelus !
Il roule par la brume, ancien et traverse
Ta native agonie ainsi qu'un glaive sûr ;
Où fuir dans la révolte inutile et perverse ?
Je suis hanté. L'Azur ! l'Azur ! l'Azur ! l'Azur !
Bizz bleutées, murcianico.
Zarzamora:
Merci, merci bien pour ce poème que je ne connaisais point.
Oui, je veux aussi que l'Azur triomphe. C'est son pouvoir, celui de nous transporter dans le ciel et dans la beauté.
Merci!!!
Salu2 bleus.
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