sábado, 5 de abril de 2014

"Femme noire" de Léopold Sédar Senghor

Femme noire

Femme nue, femme noire
Vétue de ta couleur qui est vie, de ta forme qui est beauté
J'ai grandi à ton ombre; la douceur de tes mains bandait mes yeux
Et voilà qu'au cœur de l'Eté et de Midi,
Je te découvre, Terre promise, du haut d'un haut col calciné
Et ta beauté me foudroie en plein cœur, comme l'éclair d'un aigle

Femme nue, femme obscure
Fruit mûr à la chair ferme, sombres extases du vin noir, bouche qui fais lyrique ma bouche
Savane aux horizons purs, savane qui frémis aux caresses ferventes du Vent d'Est
Tamtam sculpté, tamtam tendu qui gronde sous les doigts du vainqueur
Ta voix grave de contralto est le chant spirituel de l'Aimée

Femme noire, femme obscure
Huile que ne ride nul souffle, huile calme aux flancs de l'athlète, aux flancs des princes du Mali
Gazelle aux attaches célestes, les perles sont étoiles sur la nuit de ta peau.

Délices des jeux de l'Esprit, les reflets de l'or ronge ta peau qui se moire

A l'ombre de ta chevelure, s'éclaire mon angoisse aux soleils prochains de tes yeux.

Femme nue, femme noire
Je chante ta beauté qui passe, forme que je fixe dans l'Eternel
Avant que le destin jaloux ne te réduise en cendres pour nourrir les racines de la vie.


Léopold Sédar Senghor, Chants d'ombre


Pintura de mi sobrina H.M.A.
Fotografía de Diego Morales.

Mujer negra


¡Mujer desnuda, mujer negra,
Vestida del color que es tu vida, de tu forma que es
    belleza!
Crecí bajo tu sombra; la dulzura de tus manos vendó
    mis ojos
Y he aquí que en el corazón del verano y del mediodía,
    te descubro
Tierra prometida, desde lo alto de un cuello calcinado
Y tu belleza me fulmina en pleno corazón, como el
    alumbramiento de un águila.

Mujer desnuda, mujer oscura
Fruto maduro de carne firme, extasiadas sombras del vino
    negro, boca que hace lírica mi boca
Sabanas de horizontes puros, sabanas que se estremecen
    a las caricias fervientes del viento del Este
Tam-tam esculpido, tam-tam tendido que ruge bajo los dedos
    del vencedor.
Tu voz grave de contralto es el canto espiritual del
    Alma.

Mujer desnuda, mujer oscura
Aceite que ningún soplo perturba, aceite quieto en los
    flancos del atleta, en los flancos del príncipe de
    Malí
Gacela unida a las estrellas, las perlas son estrellas
    sobre la noche de tu piel
Delicias de los ojos del espíritu, los reflejos del oro
    encarnado sobre tu piel que reverbera
A la sombra de tu cabellera, se ilumina mi angustia
    en los soles próximos de tus ojos.

Mujer desnuda, mujer negra
Yo canto tu belleza que pasa, forma que fijo en la Eternidad,
Antes que el destino celoso te reduzca a cenizas,
    para nutrir las raíces de la vida.

Léopold Sédar SenghorChants d'ombre

Traducción de Miguel Ángel Flores

12 comentarios:

Unknown dijo...

"Negra", "oscura", solo matiz. Siempre "mujer".

L.N.J. dijo...

Pues dile Diego, que es una campeona.

Dyhego dijo...

¡Por supuesto, Mª Luisa!
Salu2 africanos.

Dyhego dijo...

Loudes:
Cuando la vuelva a ver se lo diré. Gracias.
Salu2.

tecla dijo...

Me cambiaría por una mujer negra con tal de tener esa armonía de movimiento que tienen los negros y esa belleza tan intensa y proporcionada.

Dyhego dijo...

Tecla:
Y ese ritmo en el bailar, esa cadencia, esa armonía...
Salu2 de caoba.

LA ZARZAMORA dijo...

¡¡¡Qué lindo!!!
El conjunto quedó precioso.
Bizz, par de artistas!

Dyhego dijo...

Zarzamora:
C'est un très beau poème!
Et le tableau, c'est aussi génial. Elle dit qu'elle n'a pas copié.
Maintenant ma nièce fait un échange avec un lycée de Tours et demais elle ira dans Paris! Comme je voudrais être à sa place!
Salu2 africains.

LA ZARZAMORA dijo...

Si elle a besoin d´un appui sur Paris...
Fais-moi signe.
Je l´accuiellerais avec un grand plaisir et lui servirais de béquille!!
No lo dudes, vale?

LA ZARZAMORA dijo...

accueillerais...

Dyhego dijo...

Zarzamora:
Merci beaucoup! J'espère que ce ne sera pas nécessaire. C'est sa famille accueillante qui va l'y emmener.
De toute façon, merci. On compterait sur toi au cas échéant. Merci.

Tu vas déjà mieux?

Salu2 parisiens.

Dyhego dijo...

C'est un verbe bien embêtant! Comme le mot "queue". Je souris.
Salu2 accueillants.